
05 Mai 2025
Posté le dans CSE en actu, Décryptage, Economie & Finances

Dans un contexte économique incertain, marqué par des crises successives et des mutations rapides, les élus du CSE doivent redoubler de vigilance. Leur capacité d’anticipation repose sur un levier simple, mais souvent sous-exploité : poser des questions.
Une posture proactive à adopter
Trop souvent, les échanges entre élus et direction se limitent aux consultations obligatoires. Pourtant, la loi permet bien plus. Le CSE dispose d’un droit d’accès à l’information. À condition de le faire vivre.
Cela passe par une démarche active. Il ne s’agit plus d’attendre des éléments transmis par l’employeur. Il faut interroger. Précisément. Régulièrement. Stratégiquement.
Savoir, c’est pouvoir agir
Pour évaluer la santé économique de l’entreprise, il ne suffit pas de consulter la BDESE ou d’attendre les réunions formelles. Ces outils, bien qu’indispensables, arrivent parfois trop tard. Ou ne contiennent pas d’informations à jour.
Les questions deviennent alors un réflexe fondamental. En interrogeant la direction en amont des réunions, par écrit, les élus s’assurent d’obtenir des réponses concrètes. Celles qui permettent de comprendre. D’anticiper. Et, le cas échéant, de contester.

Trois temps pour interroger
- Avant la réunion du CSE : envoyer une liste de questions ciblées. Par mail ou courrier. Cela donne le temps à la direction de formuler une réponse.
- Pendant la réunion : relancer, reformuler, approfondir, et inscrire les échanges dans le procès-verbal sont des étapes fondamentales et cela, même si les réponses sont floues ou absentes.
- Après la réunion : si nécessaire, compléter la demande, et inscrire un nouveau point à l’ordre du jour suivant.
Pourquoi ce réflexe est déterminant ?
Parce qu’il permet d’agir à temps. Une baisse de carnet de commandes ? Un projet de restructuration ? Une tension sur la trésorerie ? Ce sont autant de signaux faibles qu’il faut repérer tôt. Pour cela, poser les bonnes questions devient indispensable.
Un exemple : « Quelles sont les marges actuelles par secteur d’activité ? » ou encore « L’entreprise a-t-elle prévu de revoir ses investissements ? » Ces interrogations ciblées révèlent bien plus qu’un tableau de chiffres. Elles ouvrent un espace de dialogue, parfois de négociation.
Vers une culture du questionnement
Poser des questions n’est pas une remise en cause de l’employeur. C’est un droit, et un outil : le premier que les élus devraient mobiliser. Il permet de construire un contre-pouvoir d’information tout en rendant compte aux salariés des enjeux réels

Les questions ne doivent pas être improvisées. L’idéal est de les construire collectivement, en lien avec les autres membres du CSE, les commissions internes ou des experts extérieurs. L’objectif : identifier les zones d’ombre, formuler des demandes précises, et obtenir des réponses argumentées.
Et surtout, communiquer ensuite auprès des salariés. Car les inquiétudes ne disparaissent pas faute de réponses. Bien au contraire.