[Décryptage Sextant] Guerre, crise sanitaire & dérèglement climatique : conséquences et perspectives économiques

01 Déc 2022

Dans cet article, mais surtout dans sa note complète à télécharger ici, Sextant Expertise fait un tour d’horizon des impacts économiques provoqués par la guerre en Ukraine, la crise sanitaire et le dérèglement climatique. Nous vous donnons aussi quelques clefs pour aborder au plus tôt ces questions en CSE.

Économie et inflation : situation, perspectives et mesures mises en œuvre

En sortie de crise sanitaire fin 2021/début 2022, plusieurs facteurs ont ralenti la croissance économique mondiale (et française), dont principalement :

  • La crise énergétique liée à la guerre en Ukraine ;
  • Une inflation très élevée en 2022 (8,8% dans le Monde (FMI) ; ~8% en zone UE ; ~6% en France) et en 2023 (6,5% dans le Monde) ;
  • … qui a conduit à un resserrement de la politique monétaire jusqu’alors très favorable (remontée des taux de la BCE et de la FED) ;
  • La stratégie zéro Covid en Chine.

Dans ce cadre, le FMI anticipe un ralentissement important de l’économie qui devrait s’accentuer en 2023. De son côté, l’économie française, soutenue par les politiques budgétaires, a résisté en 2022 mais les tensions devraient s’accentuer en 2023.

Quelles sont les mesures salariales mises en place ?

  • Mise en place d’une prime de partage de la valeur (accompagnée d’un  régime social et fiscal favorable)
  • Autoriser un déblocage exceptionnel de l’épargne salariale (plafond 10 000 €)
  • Autoriser la monétisation des jours de RTT en accord avec l’employeur
  • Relever le plafond de défiscalisation des heures supplémentaires (de 5 000€ en 2021 à 7 500€ en 2022)
  • Réactiver l’activité partielle pour les personnes vulnérables
  • Revaloriser par anticipation le seuil d’exonération des titres-restaurants + conditions d’usage élargies
  • Rehausser le plafond d’exonération de la prime transport et du forfait mobilité durable
  • Exonérer la prise en charge facultative des frais de transports publics

Crise énergétique et transition énergétique

La crise énergétique que traverse actuellement la France souligne sa dépendance énergétique, met à mal les équilibres économiques et grève les capacités d’investissement de l’Europe et des entreprises dans la transition énergétique. Cette crise est principalement liée à l’envolée des prix du gaz et de l’électricité dans un contexte de crise sanitaire et de tensions géopolitiques avec la Russie, exportatrice d’énergies fossiles.

Pénuries, inflation et ralentissement économique : des exemples d’impacts par grands secteurs

Les pénuries et l’inflation, entraînées par la pandémie et les tensions géopolitiques, touchent tous les secteurs d’activité, et notamment ceux considérés comme stratégiques pour l’indépendance industrielle et énergétique de la France ou essentiels à sa souveraineté alimentaire. La pandémie et les tensions géopolitiques ont des répercussions sur le transport, conduisant à des ruptures d’approvisionnement en matières premières et autres produits, le tout amplifiant l’inflation.

  • Le coût des transports et les délais d’acheminement augmentent, principalement en raison de goulets d’étranglement au niveau du fret maritime et de toute la chaîne logistique liée (entrepôts, transport routier… et bien sûr main d’œuvre : marins, routiers, caristes, …)
  • Pour l’approvisionnement en semi-conducteurs (sans lesquels de nombreux secteurs d’activité ne peuvent fonctionner), l’Europe est dépendante des Etats-Unis, et surtout de l’Asie qui assurent respectivement 12% et 80% de la production de composants. Le paysage des semi-conducteurs devrait subir de profondes mutations dans les années à venir.
  • Les chantiers du BTP tournent au ralenti en raison de pénuries de certains matériaux
  • Les tensions sur le papier impactent tous les secteurs de l’économie, notamment l’édition et tous les secteurs consommateurs d’emballages.
  • Dans l’agro-alimentaire, les rendements agricoles pâtissent d’un manque d’approvisionnement en engrais azotés, dont les prix se sont de plus fortement accrus en raison du coût du gaz.
  • La filière alimentaire, dépendante de l’énergie, veut bénéficier d’un prix plafond sur le gaz et l’électricité et obtenir des garanties d’approvisionnement dans ces énergies, pour pouvoir assurer la chaine du froid et la conservation des produits frais.
  • Face à la pénurie de médicaments et à des fabricants de génériques menaçant d’arrêter la production pour cause de prix insuffisant, l’État a partiellement revu son projet budgétaire pour 2023.

Ce contexte économique impose aux CSE de se saisir rapidement du sujet

Quelques questions à mettre à l’ordre du jour de vos CSE

  • Quels sont les impacts du contexte macro-économique sur la situation de l’entreprise ?
  • Quelles mesures met-elle en œuvre pour y faire face ?
  • L’entreprise bénéficie-t-elle d’aides d’Etat ? Type, montant, impact ?
  • L’entreprise est-elle en difficulté dans ce contexte ?
  • La situation a-t-elle ou pourrait-elle avoir des conséquences sociales : restructuration, PSE, APLD, révision des conditions de travail (temps de travail, organisation…)… ?
  • La direction envisage-t-elle de compenser l’inflation dans la NAO ?
  • La stratégie est-elle revue au regard du contexte macro-économique ?
  • Qu’est-ce que la direction met en œuvre pour limiter son impact sur l’environnement ?
  • L’entreprise dispose-t-elle des moyens humains et des compétences nécessaires à son activité ? Quels sont ses besoins non pourvus ? Quelle stratégie RH/SCT envisage-t-elle dans ce cadre ?


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