
30 Sep 2025
Posté le dans CSE en actu
Chaque année, Octobre Rose rappelle l’urgence de la lutte contre le cancer du sein. Derrière le ruban rose, ce sont des chiffres qui interpellent : en 2023, 61 214 nouveaux cas ont été diagnostiqués en France chez les femmes, selon l’Institut National du Cancer (INCa, Panorama des cancers en France – édition 2024). Le cancer du sein reste le plus fréquent et la première cause de décès par cancer chez la femme, avec près de 12 000 décès par an.

L’âge médian au diagnostic est de 68 ans, mais une part importante des personnes concernées est en âge de travailler. La maladie traverse donc l’entreprise et interroge la solidarité collective, un message que porte Octobre Rose.
Le cancer du sein, un impact durable sur le travail
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon l’Assurance Maladie (2023), cinq ans après un diagnostic de cancer, le taux d’emploi chute de 87,3 % à 75,9 %, tandis que le chômage progresse de 7,3 % à 9,5 %.
Le retour à l’emploi reste semé d’embûches : 24 % des femmes reprennent en temps partiel thérapeutique, et 26 % rapportent avoir subi une discrimination au travail (étude CANTO, Inserm).
À ces difficultés s’ajoutent fatigue chronique, troubles cognitifs, baisse de revenus (une femme sur cinq) et charge mentale accrue. Dans ce contexte, Octobre Rose doit être plus qu’un slogan : il doit inspirer des actions concrètes dans le monde du travail.
Les défis du retour à l’emploi

Reprendre une activité, c’est retrouver une identité sociale et un rythme, mais aussi affronter des doutes. Pour 30 % des personnes touchées, selon le Collectif 1310, le maintien en emploi pendant les traitements est vital pour le moral. Mais pour beaucoup, le non-retour à l’emploi résulte d’une absence d’accompagnement.
Octobre Rose rappelle ainsi que les entreprises ne peuvent fermer les yeux. Le retour au travail après un cancer du sein doit être un parcours accompagné, inclusif et adapté.
Le rôle des représentants du personnel
Dans ce combat, les élus CSE et les représentants syndicaux sont en première ligne. Ils peuvent :
- Sensibiliser à l’importance du dépistage (le taux n’atteint que 46,5 % en 2022-2023, selon Santé Publique France) en organisant des actions pendant Octobre Rose.
- Négocier des accords sur le télétravail, les congés ou la flexibilité des horaires.
- Apporter un soutien financier grâce aux budgets d’Activités Sociales et Culturelles (ASC) pour couvrir les frais liés à la maladie.
- Renforcer le lien humain en écoutant, en créant des espaces de parole et en accompagnant la réinsertion professionnelle.
Quelques bonnes pratiques inspirantes
Certaines initiatives montrent la voie :
- La charte « Cancer et Travail » encourage l’adaptation des postes et la formation des managers.
- Le réseau Cancer@Work met à disposition des outils pour maintenir l’emploi.
- Des CSE s’engagent déjà en proposant des partenariats avec des associations locales pendant Octobre Rose, en organisant des ateliers bien-être ou en finançant un soutien psychologique.
Ces pratiques prouvent que la solidarité n’est pas qu’un mot : c’est une démarche active qui transforme l’entreprise en espace protecteur.
Octobre Rose : transformer la sensibilisation en action
Le mois d’Octobre Rose ne doit pas se réduire à une campagne visuelle. Derrière chaque ruban rose, il y a des vies, des carrières et des dignités à préserver.
Pour les représentants du personnel, c’est une occasion d’agir : renforcer la sensibilisation, impulser des négociations constructives, et créer un climat inclusif où la maladie n’entraîne ni isolement ni précarisation.
En entreprise, Octobre Rose peut devenir le symbole d’une solidarité durable.