
19 Mai 2025
Posté le dans Décryptage, Economie & Finances, Santé et Conditions de travail
Dans un contexte de tensions économiques et sociales, les élus du personnel sont en première ligne. Leur rôle : défendre à la fois le pouvoir d’achat et la qualité de vie au travail (QVT). Deux leviers indissociables pour répondre aux attentes des salariés et maintenir la cohésion sociale.
Une préoccupation constante : préserver le pouvoir d’achat

Ainsi, le sujet est devenu central dans toutes les négociations sociales. En 2024, le salaire de base a progressé de 2,8 % selon la Dares. Une hausse encourageante, mais en réalité, très insuffisante au regard des pertes cumulées depuis 2021.
Les salariés, eux, le ressentent. Selon l’Ipsos, 41 % des Français anticipent une baisse de leur pouvoir d’achat cette année. Un phénomène qui risque d’alimenter frustrations et démobilisation.
Les élus CSE se doivent donc d’agir. Mieux encore : ils doivent anticiper. En interpellant la direction sur les mesures concrètes possibles : revalorisation salariale, primes, chèques cadeaux, tickets restaurant ou encore participation au transport.
La QVT, un levier complémentaire au pouvoir d’achat
La rémunération ne fait pas tout. La qualité de vie au travail s’impose comme une attente forte. Horaires flexibles, télétravail, charge mentale, reconnaissance : les revendications évoluent.
Un salarié mieux payé mais épuisé ne tiendra pas dans la durée. À l’inverse, un salarié soutenu, écouté, et dont les conditions de travail sont aménagées, reste engagé, même en période de tension.
Selon l’ANACT, les démarches QVT contribuent à la réduction de l’absentéisme et à l’amélioration du climat social. Elles favorisent aussi l’attractivité de l’entreprise, un enjeu qui reste important dans les secteurs en tension.
Le rôle central du CSE dans la stratégie sociale de l’entreprise
Le CSE est aujourd’hui un acteur incontournable dans les entreprises. Il ne se contente plus de gérer les Activités Sociales et Culturelles ou de relayer des doléances. Le CSE propose, alerte, et construit en lien avec le collectif. Il peut initier une démarche QVT ou pousser à la renégociation des grilles de salaires.

Par ailleurs, le CSE peut aussi s’appuyer sur des outils existants : enquêtes internes, bilans sociaux, dialogue avec les représentants syndicaux. Ces données sont précieuses pour bâtir un argumentaire solide et orienter les priorités.
Agir sur les deux tableaux : la clé pour renforcer le dialogue social
Les élus du CSE disposent de leviers concrets pour répondre aux préoccupations des salariés. En proposant des avantages tels que des chèques cadeaux, des subventions pour les activités culturelles et sportives, ou encore des aides à la restauration, ils contribuent directement à améliorer le pouvoir d’achat des employés. Parallèlement, en initiant des démarches de Qualité de Vie au Travail (QVT), ils favorisent un environnement de travail sain et motivant
Cette double action est bénéfique pour l’entreprise : selon une étude de l’Université de Warwick, des salariés heureux sont 12 % plus productifs que leurs collègues moins satisfaits. De plus, une bonne QVT réduit les risques psychosociaux et diminue les taux d’absentéisme et de turnover, ce qui représente des économies substantielles pour l’entreprise
Que faut-il retenir ?
Les CSE doivent aujourd’hui penser en stratèges, et ne plus opposer économique et humain. Le lien entre ces deux facteurs doivent être créé. Le pouvoir d’achat est une alerte. La QVT peut en être la réponse durable.
Face aux incertitudes, cette approche globale est leur meilleure arme pour défendre les intérêts des salariés… et contribuer à la performance sociale de l’entreprise.