Temps de représentation des élus : un levier à valoriser pour concilier engagement et organisation

25 Oct 2024

Le 12 novembre dernier, Sextant Expertise, participait au lancement d’un cycle de webinaires initié par Miroir Social intitulé « Quelles reconnaissances pour les élus de demain ? ». Le premier rendez-vous « Pour que le temps de représentation ne soit plus du temps masqué » a permis d’aborder les défis auxquels sont confrontés les élus CSE et syndicaux dans l’exercice de leurs mandats.

Les heures de délégation, les réunions CSE et l’assistance aux salariés ne sont pas « du temps perdu » pour l’entreprise. Pourtant, dans beaucoup de structures, ce temps est encore perçu comme une absence à compenser, plutôt qu’une contribution stratégique.

Olivier Collet, ex-élu et formateur chez Sextant Expertise, a souligné une réalité préoccupante : la sous-utilisation des heures de délégation par de nombreux élus. En cause ? La pression opérationnelle qui s’exerce sur eux. « Les élus doivent affirmer leur droit à prendre ces heures, sans avoir à piocher dans leur temps personnel. Il est essentiel de pointer ce temps pour rendre visible leur activité, notamment sur des postes où la charge de travail est partagée en équipe », explique-t-il.

Mais comment intégrer ces temps spécifiques au quotidien des collectifs sans générer de tensions ?

La solution passe par une meilleure organisation et un dialogue de confiance entre élus, managers et DRH. Virginie Linard, DRH de UpCoop, a partagé l’expérience de son entreprise : « Nous avons choisi de ne pas pointer les heures, mais cela suppose une relation de confiance. L’encadrement doit être formé à comprendre l’intérêt de ces temps pour l’entreprise. »

À Crédit Agricole, la DRH ne pointe pas non plus les heures de délégation. Danièle Lavole, déléguée syndicale CFDT, insiste sur l’importance de l’entretien de prise de mandat pour préparer cette nouvelle organisation. « Il faut poser le cadre, tout en acceptant une période d’adaptation pour ajuster l’activité opérationnelle. »

Dans certaines structures, notamment les entreprises de services numériques (ESN), la situation est plus complexe. Xavier Burot, secrétaire fédéral CGT, a mis en lumière un problème récurrent : les élus consultants sont souvent « vendus » à 100 % à leurs clients, ce qui rend l’exercice des heures de délégation difficile. « L’employeur a pourtant la responsabilité d’aménager ces postes. Une solution serait d’intervenir en renfort des équipes clients, sans être en mission à 100 %. »

Du côté de Worldline, où le suivi des heures est requis, Benjamin Piraud, délégué syndical central adjoint CFTC, souligne que la surcharge de travail empêche parfois les élus de prendre leurs heures. Pour lui, « il est essentiel de donner du sens à ces heures pour que les élus puissent exercer pleinement leurs mandats. »

Ce premier webinaire a démontré que le temps de représentation ne doit plus être perçu comme une contrainte, mais comme une ressource essentielle pour l’entreprise et les salariés. La clé réside dans une meilleure intégration de ces temps dans l’organisation, un dialogue renforcé et une formation adaptée des managers et élus.

Sextant Expertise accompagne les instances représentatives du personnel (IRP) pour les aider à exercer pleinement leurs mandats, à valoriser leurs actions et à bâtir une relation de confiance avec l’encadrement et les directions.

Le dialogue social de demain passe par la reconnaissance du temps de représentation des élus. En formant les IRP, Sextant Expertise s’engage à leur donner les outils pour affirmer leurs droits tout en conciliant efficacité opérationnelle et engagement syndical.

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