
13 Oct 2025
Posté le dans CSE en actu, Décryptage, Non classé
La dernière étude de la DARES le confirme : la légitimité des représentants du personnel n’a jamais été aussi forte. Mais derrière cette reconnaissance, se cache une réalité plus contrastée. Charge de travail accrue, manque de moyens, inégalités de formation… Les IRP affrontent aujourd’hui un défi de taille : rester efficaces et audibles dans un contexte où tout s’est complexifié depuis la fusion des instances.

Des représentants du personnel enfin reconnus par les salariés
C’est un fait : les représentants du personnel ont regagné la confiance des salariés.
Selon la DARES, près de six salariés sur dix (59 %) estiment que leurs représentants traduisent bien leurs aspirations. Même constat dans les entreprises sans délégués syndicaux : 56 % partagent cette opinion.
La présence syndicale reste un marqueur fort. 54 % des salariés jugent les syndicats irremplaçables. Et ils sont 59 % à reconnaître les services rendus par leurs représentants.
Les clichés sur les syndicats « bloqueurs » s’effondrent : 63 % des salariés ne pensent pas que les IRP gênent le fonctionnement de l’entreprise. Mieux encore, 57 % reconnaissent leur sens des réalités économiques.
Un signal clair : les représentants sont aujourd’hui perçus comme des acteurs responsables, utiles et ancrés dans le réel.
Un mandat plus exigeant, une charge alourdie

Mais cette reconnaissance a un prix.
Depuis les ordonnances de 2017 et la création du CSE, les missions se sont multipliées. Les réunions, plus denses, exigent préparation, analyse et suivi. Résultat : 59 % des représentants disent passer beaucoup de temps en réunion, contre 31 % en 2017.
Et le temps manque. Dans près d’un quart des établissements (23 %), le crédit d’heures est dépassé. Dans les grandes entreprises, ce chiffre grimpe à 39 %.
Pire, un représentant sur cinq affirme que ses heures sont strictement contrôlées par la direction.
Le paradoxe est là : la réforme devait simplifier. Elle a surtout concentré les missions et intensifié la charge de travail.
Former et outiller les représentants : un levier essentiel d’efficacité
Face à la technicisation croissante des sujets (BDESE, RSE, restructurations, dialogue économique), la formation devient cruciale.
La DARES le souligne : 57 % des établissements forment désormais leurs représentants. Mais la différence est flagrante entre ceux qui bénéficient d’un appui syndical (74 %) et les autres (42 %).
Autre point de vigilance : l’accès à l’information stratégique.
Si 60 % des établissements disposent d’une BDESE, seuls un tiers des représentants ont participé à sa construction. Sans participation, difficile d’en faire un vrai levier d’influence.
Enfin, la reconnaissance de carrière reste un angle mort. Les représentants syndiqués bénéficient moins souvent de promotions (28 % contre 35 % pour l’ensemble des salariés). Et 13 % d’entre eux estiment leur emploi fragile.
Pour renforcer leur efficacité, les représentants doivent exiger des moyens concrets : droit à la formation, accès complet à la BDESE, et surtout, accompagnement expert.
Des instances qui évoluent, un profil qui se renouvelle
Le visage de la représentation change.
Les femmes représentent désormais 42 % des représentants, signe d’une parité globale atteinte. Mais la sous-représentation persiste chez les délégués syndicaux (34 %).
Autre évolution notable : 55 % des représentants ont plus de douze ans d’ancienneté, mais un quart sont de nouveaux élus. La relève est là, encore fragile, mais bien réelle.
Représenter, c’est peser : et cela exige des moyens
Les représentants du personnel jouent plus que jamais un rôle d’équilibre et de vigilance dans l’entreprise.
Leur légitimité sociale est acquise. Leur efficacité dépendra désormais de leur capacité à se former, s’entourer et se faire entendre.

C’est là que le recours à un Expert prend tout son sens.
Qu’il s’agisse d’analyse économique, d’appui juridique ou de stratégie de communication, l’expert offre aux représentants des outils pour transformer l’information en pouvoir d’action.
Parce que représenter, ce n’est pas seulement être la voix des salariés. C’est aussi savoir peser dans les décisions. Et pour cela, chaque représentant doit pouvoir compter sur des moyens à la hauteur de son mandat.
Et pour conclure…
La DARES l’affirme : les représentants du personnel n’ont jamais été aussi légitimes.
Mais cette reconnaissance s’accompagne d’un défi de taille : tenir dans la durée.
Pour y parvenir, les IRP devront continuer à faire entendre leur voix, à revendiquer les moyens nécessaires et à s’appuyer sur les expertises disponibles pour défendre, avec efficacité, la qualité du dialogue social dans les entreprises.